Lettre ouverte à la CFDT
Chers camarades et mes amis (e) qui m'ont toujours soutenu dans l’adversité Voila nous y sommes, le dicton ne dit-il pas "qu'il n'y a de bonne compagnie que celle qui se quitte? "
Après 27 années de militantisme à la CFDT, dont 19 passées à la FGTE (lien en cliquant ici);
Chers camarades et mes amis (e) qui m'ont toujours soutenu dans l’adversité Voila nous y sommes, le dicton ne dit-il pas "qu'il n'y a de bonne compagnie que celle qui se quitte"
Lorsque l’on ne vous veut plus : rien ne sert de s’accrocher !
-Avant d’oublier tous les merveilleux moments passés à militer, à construire un syndicalisme revendicatif et force de propositions ;
-Avant que la déception et les trahisons en tout genre me rendent aigri et me fassent renier les valeurs du syndicalisme ;
-Avant que l'amertume due aux humiliations imposées, emplisse ma bouche d’un dégout tel que plus aucune cause n’aurait de saveurs ;
Je tire ma révérence !
Je suis, et je désire rester un militant de la cause salariale, sans lutte des classes, sans discrimination due au sexe, à la religion ou aux libertés de penser.
Liberté de penser, voilà le mot lancé ! C’est dans ce sens que j’ai toujours avancé, loin des tactiques politiciennes et des doctrines imposées.
Pardonnez-moi mes amis (ceux qui se reconnaîtront comme tels), mais je désire retrouver cette liberté de penser, cette indépendance d’esprit qui redonne l’envie et le goût de se battre, de construire et d’avancer.
Chacun pourra constater que depuis l’assemblée générale surréaliste de St Malo je me suis astreint à ne faire aucune déclaration publique de quelque sorte ! Par respect des militants et du syndicalisme.
«D'aucun me diront: " c’est la démocratie ! »... Je vous réponds« De quelle démocratie mes amis ? »
-De celle qui conduit l’AG à voter à 87% un rapport d’activité de 6 années au lieu de 4, assumée et portée par son secrétaire général ?
-De celle qui plébiscite par sont vote à 92% un rapport d’orientation pour les 4 années future ?
-De celle qui, dans le même temps, évince le porteur de ces rapports ? Après qu’un secrétaire fédéral ait fait le pied de grue devant le bureau de vote, afin que les consignes données au plus haut niveau de la fédération soient bien respectées.
Alors oui mes amis, permettez moi de douter de « cette » démocratie !Point n’est besoin d’être grand clerc, pour s’apercevoir que la plupart des congressistes, se sont retrouvés tous aussi dépités que moi à l’annonce de ce vote, puisqu’ils m’ont manifesté leur émoi par une « standing ovation ».
Qu’ils soient tous remerciés !
Déception !
-Quelle déception en effet de constater que ces manœuvres politiciennes, fondées sur l’intérêt personnel, au détriment de l’intérêt collectif, puissent déposséder la volonté suprême des adhérents.
-Quelle déception encore, lorsque moins d’un mois après l’AG, on me demande de quitter mon bureau à l’UFR sans même me laisser le temps de ranger mes dossiers, pour les transmettre à mes successeurs.
-Déception enfin, au bout de 13 années passées à l’UFR et à la FGTE, mon départ se fait dans la plus grande discrétion. Aucune déclaration ou pots de départ avec les collègues et personnels de l’étage !
Vous voyez que l’on peut faire mieux que le patronat qualifié parfois de rétrograde.
Trahisons !
-Comment ne pas me considérer comme trahi. Loin des grands discours émouvants, faits à cette même tribune de l’AG de St Malo, et contrairement à la décision prise par la 1ère équipe animatrice, mes mandats me sont retirés un par un.
-Tout d’abord on me demande de démissionner du Secrétariat fédéral, pour que le nouveau SG puisse y siéger. On me dit de ne pas m’inquiéter, puisqu’on me conserve à la CPNE et à l’OPTL. Je m’exécute sans souci comprenant la situation. Je reçois alors ma désignation à la CPNE et à l’OPTL (où je siège comme président ou vice président depuis 15 ans).
-Trahison, lorsqu’un mois plus tard, l’équipe animatrice décide de revenir sur cette décision. Elle annule ma désignation, et nomme un membre de l’équipe animatrice pour le prochain vote en CPNE, prévu quelque semaine plus tard.
-Trahison, lorsque malgré des écrits passés entre la confédération et la FGTE sur la protection sociale, celle-ci refuse de les respecter ; actant que Dumont ne dispose plus de mandats syndicaux à la FGTE. C’est faire peu de cas de mon élection au congrès fédéral de Toulouse, où je fus élu comme secrétaire fédéral, membre du bureau fédéral et du conseil. Peut être que pour ceux qui dirigent sous forme d’intrigue et coup tordu, le bureau fédéral et le conseil ne sont plus des lieux de décision de la politique fédéral ?
-Trahison enfin, lorsque sans me prévenir d’aucune sorte, on me dé-mandate des conseils d’administration et des commissions, pour s’apercevoir une foi sur place que je ne dois plus y siéger !
Amertume enfin,
- Amertume de constater que des copains se battent au quotidien, sans recevoir l’aide qui leur est due et la médiatisation qu’ils méritent, pour faire bouger les lignes politiques.
- Amertume d’observer l’isolement de la CFDT, sur la scène conventionnelle et paritaire.
-Amertume toujours, lorsque je déplore les pressions faites aux syndicats, qui ont émis le souhait de m’intégrer chez eux, après mon éviction a l’AG.
Malgré tout cela je suis et reste un militant, qui pense que la cause des salariés mérite d’être défendue et la profession valorisée.
Des chantiers énormes s’ouvrent devant nous, tant en France qu’en Europe. Toutes les compétences doivent se retrouver. Il n’est plus temps de se battre entre organisations syndicales, au risque d’affaiblir la représentation salariale.
La réforme de la formation professionnelle, pour ne parler que d’elle, est un enjeu majeur de 2014. Les fédérations syndicales et les mandatés dans les entreprises, vont avoir besoin des compétences de tous pour la mettre en œuvre. Les écueils sont nombreux et la compréhension des textes difficiles.
En ce qui concerne l’Europe, le libéralisme et la décentralisation continuent leurs ravages. L’Europe sociale reste un mot qui ne se traduit toujours pas dans les faits.
Les entreprises du transport routier français, et leurs salariés, restent très fragilisés. Nous ne devons pas relâcher la pression !
Pour toutes ces raisons, je ne doute pas que nous nous retrouverons, pour continuer ce combat, je l’espère, dans l’intérêt des salariés et de la profession.
Bonne route
Sans haine ni violence, je vous quitte pour mieux vous retrouver dans des actions communes !
Maxime DUMONT