TRANSPORT - Une intersyndicale a envoyé une lettre au préfet, l’interpellant sur la hausse continue des agressions dans les transports en commun nantais. Elle demande une présence renforcée dans les rames.
Conducteurs et contrôleurs du réseau Tan n’en peuvent plus. Trop d’incivilité, d’agressions et de menaces. Tous les syndicats tirent la sonnette d’alarme et en appellent au préfet. Dans une lettre ouverte envoyée vendredi, l’intersyndicale évoque "des chiffres catastrophiques" : sur les huit premiers mois de 2013, il y a eu 44 attaques physiques légères contre 37 sur la même période en 2012. Mais également 22 menaces avec armes, contre 9 l’an passé. Les bris de glace dans les tramways et bus ont grimpé de 48 à 72. Quant aux décompressions de portes – forcer les ouvertures -, elles sont passées de 274 à 351 cette année.
"Tous les indicateurs sont mauvais", déplore Ronan Gilbert, secrétaire général de la CGT. En cause ? La "désertion du réseau par la police nationale et municipale" : "Il n’y a aucune force de l’ordre à bord des rames en journée, fin d’après-midi et nuit, ni lors des grosses concentrations estudiantines", précisent les syndicats. A cela s’ajoutent des "employés de la Semitan gérés à flux tendus". "Nos agents de prévention sont en sous-effectifs", explique Ronan Gilbert. "Ils s'en rendent bien compte et cela engendre une ambiance tendue sur le réseau : la méfiance est de mise."
Prévention et contrôle
Pour lui, une seule solution : "Nous voulons du monde dans les bus et tramway. Pas forcément de la police mais des agents de proximité", précise Ronan Gilbert. "Ces problèmes sont dus à quelques individus dans chaque quartier. Notre présence fait baisser les incivilités. C’est prouvé." La CGT propose ainsi un test sur plusieurs mois, qui consisterait à "coupler une équipe prévention et une équipe contrôle. Chacune serait distante dans la rame mais ne se perdrait pas de vue."
En écrivant au préfet, les syndicats veulent rendre public leur problème. "Nous ne pouvons pas laisser les transports de l’agglomération qui génèrent plus de 120 millions de voyages par an sans surveillance humaine et sans solution de réaction. Pour la suite, "rien n’est décidé. On verra comment nous serons reçus."