TRANSPORTS. Les quatre premières lignes de ce nouveau type de bus ont été lancées à Nantes le 1er octobre. L’idée : développer un réseau plus rapide, plus fréquent, plus régulier. Si les usagers ne voient pas tous de changements, Nantes métropole se félicite.
A Nantes, si les usagers ne notent pas forcément de gain de temps, ils constatent une fréquence renforcée des Chronobus, par rapport aux bus traditionnels. Photo : SL/metro
Dans sa voiture, Martin râle. Il est coincé derrière un Chronobus, rue du Maréchal-Joffre. "On ne peut pas le doubler à cause d’un terre-plein construit au centre, explique-t-il. Ainsi, quand le bus redémarre, il n’a aucune voiture devant lui."
Les quatre premières lignes de ce nouveau système de transport ont été lancées le 1er octobre dernier. Ce "bus nouvelle génération", selon Nantes métropole, prioritaire sur les voitures, promettait jusqu’à 10 minutes de gain de temps sur le trajet, des passages toutes les 5 à 8 minutes, avec une amplitude horaire élargie : de 5 h à minuit.
A l’arrêt du Commerce, les habitués sont partagés. "Je n’ai pas l’impression d’aller beaucoup plus vite qu’avant, les Chronobus restent bloqués dans la circulation…", remarque Claire, jeune étudiante. A l’inverse, Alexandre, qui l’utilise tous les jours, a noté le changement : "Les passages sont beaucoup plus réguliers, surtout le soir. Avant, le dernier bus pour rentrer était à neuf heures moins le quart, il est maintenant à minuit et demi."
"La performance au rendez-vous"
Les élus de Nantes métropole sont eux très satisfaits : les premières lignes affichent une hausse de fréquentation de 15 à 25 %. Pascal Bolo, président de la Semitan, qui gère les transports, s’en félicite : " L’objectif est accompli : 80% de nos bus sont à l’heure. Le trafic à partir de 21 h 30 est également en hausse."
Sur le gain de temps, peu perçu par les usagers, Jean-François Retière , vice-président en charge des transports collectifs, reconnaît : "Les Nantais avaient peut être fait l’amalgame avec le busway, dont la ligne est protégée presque entièrement des flux de circulation. Il est vrai que les premières lignes C1, C2 et C3 ne circulent en voie propre que sur 20 à 30 % de leur parcours et subissent la circulation. Les futures lignes, plus protégées, seront plus emblématiques."
Sibylle LAURENT