Contrôleurs malmenés
NANTES
Il était 19 heures, mercredi soir. Une équipe de contrôleurs monte dans un tram de la ligne 1. Mais la vérification des titres de transport tourne mal. A la station Souillarderie, un jeune homme en état d'ébriété refuse de présenter son ticket. Il s'en prend physiquement à un des agents. D'autres contrôleurs viennent prêter main-forte à leur collègue. Le jeune homme est maitrisé en attendant les forces de l'ordre. LA victime, griffée au niveau de la nuque s'est vue notifier une incapacité totale de travail d'une journée.
Le suspect est âgé de 24 ans. Il a déjà 17 condamnations à son casier judiciaire. Il pourrait être jugé dès aujourd'hui selon la procédure de comparution immédiate.
Toujours mercredi, 2 autres contrôleurs ont été la cible d'actes de violence gratuite. Un des agresseurs a reconnu les faits et a présenté ses excuses. Il échappe au tribunal correctionnel. Pour le dernier, l'enquête se poursuit. Ces brutalités interviennent dans une période où la semitan multiplie les contrôles avec le renfort d'une entreprise lyonnaise, spécialisée afin, selon elle, d'"envoyer un signe fort aux fraudeurs et les inciter à reprendre de bonnes habitudes"
I.J le 23/09/11
Les conducteurs de bus et de tram ne sont pas les seuls visés par des agressions. En cette période de renforcement des contrôles (lire O-F du 17 septembre), les agents de la Semitan et de la société lyonnaise Scat (Service, contrôle et analyse du transport) sont également pris pour cible. Mercredi soir, ce ne sont pas moins de trois contrôleurs qui ont été victimes de la violence de fraudeurs.
L'agression la plus violente a eu lieu vers 19 h, au niveau de l'arrêt de tramway Souillarderie, sur la ligne 1. En plein contrôle, un usager, fortement alcoolisé, saute sur un agent de la Scat. Rapidement maîtrisé par les autres contrôleurs, l'individu de 24 ans a été interpellé et placé en garde à vue. Bien connu des services de police, il devait être déféré au parquet ce matin, avant d'être présenté à un juge dans l'après-midi, selon la procédure de comparution immédiate. La victime, notamment blessée à la nuque, s'est vue notifier une journée d'incapacité totale de travail (ITT).
Même s'il condamne fermement ces agressions, Alain Joussaume, secrétaire CGT à la Semitan, s'interroge sur la pertinence de l'actuelle action anti-fraude. « Agir contre la fraude, oui, mais avec les retards énormes accumulés sur certaines lignes et les perturbations en centre-ville, le moment est vraiment mal choisi. De nombreux usagers sont déjà à bout. Ces contrôles massifs génèrent davantage de retards et de tensions. » Il se dit par ailleurs sceptique quant aux méthodes employées par les agents de la Scat. « Il est primordial de ne pas rompre le dialogue avec les usagers. Les agents du réseau sont les plus à même de calmer le jeu. »
Charles DUBRÉ. Ouest-France 23/09/11